Qu’est-ce que le GNV, ce gaz carburant écologique ?
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20 novembre 2023
- Aurore Galland - Temps de lecture : 3 min
Economique, le GNV est aussi écologique, plus vert que l’essence et le gasoil. En France, cette alternative intéressante est, à ce stade, réservée aux véhicules professionnels. Avantages et perspectives.
Biométhane carburant, les avantages du GNV
Le gaz naturel véhicule, ou GNV, également appelé biométhane carburant, est une alternative au tout pétrole. Il s’agit d’un gaz obtenu par méthanisation, qui produit moins de dioxyde de carbone, d’oxyde d’azote et de particules fines que les autres carburants. Il est aussi moins inflammable que le GPL, mélange de propane et de butane. Autre avantage du GNV gaz, le prix à la pompe fait 60 centimes d’euro de moins au litre.
Le principal avantage du GNV est qu’il s’avère nettement au-dessus des exigences fixées pour la norme Euro 6 (poids lourds) :
- moins 37 % de CO2 ;
- moins 70 % de gaz NOx ;
- moins 84 % de particules fines.
Il faut ajouter que s’agissant d’un gaz issu de la valorisation des déchets agricoles et des déchets verts, il est considéré comme énergie renouvelable.
Autre avantage du GNL gaz, qui pourrait bien lui permettre de supplanter l’électrique, le prix d’un véhicule utilitaire GNV est beaucoup moins élevé que celui d’un camion électrique.
Le biométhane carburant peut-il remplacer le gasoil ?
Les transporteurs ne sont pas emballés par le véhicule électrique, qui présente peu d’avantages à leurs yeux. D’un point de vue économique, le GNV présente l’avantage d’être peu cher à la pompe et peut s’accommoder des moteurs actuels.
Mi-novembre 2018, le parlement européen a voté un projet de loi qui contraindra les constructeurs de bus, cars et camions à revoir leurs pratiques. Les objectifs visés sont :
- 20 % de CO2 en moins d’ici 2025 et 35 % en moins d’ici 2030 ;
- construire 5 % de véhicules n’émettant pas ou très peu de GES en 2025 et 20 % d’ici 2030.
Un amendement avait été déposé pour augmenter les ventes d’autobus urbains à propulsion électrique à 75 % mais il n’a pas été voté.
Même s’il faut attendre que la loi soit ratifiée par tous les états membres, les constructeurs de camions, autobus et autocars réfléchissent d’ores et déjà à la construction de moteurs GNV, sachant que les entreprises de transports tenteront de se soustraire à l’augmentation des taxes sur le gasoil.
Peut-on espérer une extension du GNV aux véhicules particuliers ?
À l’heure actuelle, les efforts portent essentiellement vers l’électrique. Cependant, le GNV commence à bien décoller et le marché français est le plus dynamique. Fin novembre 2021, on comptait ainsi près de 30 000 véhicules roulant au GNV. Coté stations, la majorité sont privatives, mais on compte de plus en plus de stations publiques (252 à fin 2021), alors qu'à l'origine il était prévu d'installer 300 pompes GNV avant 2010. Depuis quelques années, on assiste à une véritable montée en puissance, pour atteindre rapidement 2 000 stations-services. Ce biocarburant est privilégié pour les véhicules lourds et utilitaires, qui n’ont pas été développés en électrique.
Pour atteindre l’objectif 2030 de 14 % d’utilisation des énergies renouvelables dans les activités de transports, il sera nécessaire de développer le GNV. Ce carburant a l’avantage de ne pas nécessiter de cultures qui entreraient en compétition avec les cultures alimentaires.
En Italie, le biogaz GNV a déjà conquis un million d’habitants. Le Gouvernement français a décidé de soutenir ce biocarburant, considéré comme incontournable dans la transition énergétique, auprès des professionnels (camions, bus, bennes, etc.). Si le GNV est exclu du bonus écologique, il bénéficie cependant d’une TICGN favorable et, selon les régions, de la gratuité totale ou partielle du certificat d’immatriculation.