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Anne-Sophie Deville : « Faire de la vulgarisation scientifique, c’est participer à éveiller les consciences »

20 février 2025 - Hugo Nunes - Temps de lecture : 4 min

Plenitude, énergie, écologie, vulgarisation scientifique, Anne-Sophie Deville

Anne-Sophie Deville a 38 ans. Docteure en biologie évolutive et écologie, elle a fait de la vulgarisation scientifique son cheval de bataille. « C’est une manière de lutter contre l’obscurantisme et d’éveiller les consciences », juge-t-elle. Passionnée par la faune sauvage, elle ne cesse de mettre en avant ses beautés et ses richesses, tant sur les réseaux sociaux que via son poste de conservatrice adjointe, chargée des sciences naturelles, au sein du musée du Léman, en Suisse. Rencontre.

Parcours d’une vulgarisatrice scientifique

Vous avez fait de la vulgarisation scientifique votre credo. C’est une volonté qui vous vient d’où ?

Anne-Sophie Deville – Depuis toujours, j’imagine. J’ai toujours aimé chercher à comprendre les choses et puis les partager. J’ai grandi à la campagne, entre Béziers et Montpellier, entourée d’animaux. J’adorais observer leur comportement, leur manière de faire, d’interagir. Je me souviens notamment de tous ces lapins de garenne qui, à la tombée de la nuit, traversaient sous mes yeux. Je trouvais ça réellement fascinant et la petite fille que j’étais alors se posait mille questions sur la manière dont ils vivaient, sur leur évolution, pourquoi ils étaient comme ça et pas nous, etc. J’ai toujours eu cette curiosité-là : observer, le plus possible, et questionner les choses. J’ignorais, bien sûr, que j’en ferais plus tard mon métier.

Parlez-nous de votre parcours. Comment passe-t-on d’une thèse de doctorat sur les flamants roses à une approche complètement grand public sur vos réseaux sociaux ?

Anne-Sophie Deville – Comme souvent dans la vie, c’est une affaire de hasard et de rencontres. Lorsque je travaillais sur ma thèse sur les flamants roses, en Camargue, des journalistes sont venus me trouver pour leur apporter un éclairage sur cet oiseau que tout le monde connaît et que tout le monde adore. Pour leur être utile, j’ai dû apprendre à sortir du discours purement scientifique, avec le jargon inhérent, pour me placer dans un cadre cette fois grand public, accessible à tous. J’ai trouvé cet exercice franchement réjouissant et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire avec cet angle de la vulgarisation. J’ai ensuite participé à un documentaire sur la Camargue, pour Thalassa, comme consultante et co-auteure, en 2015. Ça a été une aventure extraordinaire et, plus tard, j’ai saisi l’opportunité des réseaux sociaux.  C’est un canal de diffusion incroyable, offrant une liberté totale et qui, potentiellement, vous met en lien avec le monde entier. Je me suis lancée d’abord pour moi, parce que ça me faisait plaisir. Je ne pensais pas que j’allais autant me prendre au jeu et avoir ma petite communauté.

Vous présentez aussi, sur la chaîne suisse RTS, le programme court Anne-So What consacré aux animaux sauvages. Racontez-nous un peu ce dont il s’agit ?

Anne-Sophie Deville – C’est un programme documentaire que nous réalisons ensemble avec mon compagnon. Il s’agit d’une série de dix épisodes de trois minutes, en face caméra, où l’on met en avant un animal particulier. Cela va du daman des rochers, un cousin de l’éléphant, au paresseux, en passant par le grèbe ou le macareux moine. L’idée est d’avoir une approche ludique des choses. On raconte l’histoire de ces animaux, leur évolution et, donc, pourquoi ils sont aujourd’hui tels qu’on peut les voir. Ce que j’aime par-dessus tout, dans Anne-So What comme dans tout le reste, c’est de partir d’une petite anecdote sympa, qui va ensuite interpeller tout le monde. C’est ce que j’appelle les questionnements waouh ; ce petit quelque chose en plus qui va susciter l’intérêt. Or, en parlant des animaux, on parle aussi de l’Homme. Quand j’explique les évolutions des espèces, en creux, il y a aussi la nôtre. Cela permet de nous replacer pour ce que nous sommes, nous aussi : des animaux. Ce simple recadrage doit pouvoir changer le regard que nous portons sur la faune qui nous environne. Cela doit nous porter à veiller sur elle. C’est d’autant plus important que beaucoup sont des espèces parapluie ; c’est-à-dire que de leur maintien, leur survie, dépendent toute une panoplie d’autres animaux et, finalement, nous-mêmes, humains.

Vous êtes confiante pour l’avenir ? Vous pensez que les choses évoluent dans le bon sens ?

Anne-Sophie Deville – Bien sûr que j’ai envie d’être optimiste. L’idée est justement de tirer tout le monde vers le haut, pour que les regards et les comportements changent. Je ne sais pas si cela va dans le bon sens, c’est toujours très délicat de répondre à cette question. Ce en quoi je crois, en revanche, ce sont les préceptes de la psychologie du développement durable, théorisée depuis une dizaine d’années aux Etats-Unis. Pour simplifier, cela suppose de s’interroger sur la meilleure méthode à adopter pour inciter les gens à changer de comportement. C’est toute la question de la carotte et du bâton. Comment trouver l’équilibre pour faire avancer la société vers un modèle plus durable, plus respectueux de l’environnement et de la biodiversité ? Pour certains, les plus engagés, un discours dur pourra porter ses fruits. Mais pour d’autres, peut-être pas encore complètement convaincus de l’impératif qu’il y a à changer, ce même discours s’avèrera complètement contre-productif. Beaucoup sont rebutés par des images trop négatives, par des efforts trop lourds à mener. Il faut trouver le message adapté à chacun. C’est ce que j’essaie de faire, à ma toute petite échelle.  

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