Autoconsommation et panneaux solaires : oui, c’est possible (et voici comment faire)

Le panneau solaire, un modèle en plein expansion

Que diriez-vous de faire d’une pierre deux coups ? C’est-à-dire à la fois de réaliser des économies sur votre facture énergétique et, en plus, de faire un geste pour l’environnement ? Une solution existe pour cela : installer des panneaux solaires en autoconsommation, sur le toit de son logement !

C’est là, en effet, un excellent moyen de faire face à la hausse des prix de l’énergie qui, depuis 2022, touche de nombreux pays : + 33 % pour l’électricité en France, + 100 % pour le gaz. Et les Français l’ont bien compris car, selon l’Ademe, ils sont aujourd’hui 69 % à se déclarer intéressés par le principe de l’autoconsommation énergétique, permise par l’électricité photovoltaïque.

La production solaire en France

À date, un peu moins de 600 000 logements sont équipés de panneaux solaires en France, contre moins de 400 000 il y a cinq ans. Rien qu’en 2022, 88 000 nouvelles installations ont été répertoriées et, selon le cabinet LCP Delta, spécialisé dans la recherche et le conseil pour les marchés de la transition énergétique, ce nombre devrait grimper à 207 000 par an à l’horizon 2030.

C’est bien mais, en la matière, la France est en retard par rapport à ses voisins européens. L'Allemagne est le pays où la production solaire est la plus importante, atteignant près de 50 000 GWh cette même année. Viennent ensuite l'Italie (25 039 GWh), l'Espagne (21 922 GWh), la France (15 732 GWh), et les Pays-Bas (11 495 GWh). Les panneaux solaires installés chez les particuliers en France ne génèrent pour le moment que 3 % de la puissance du parc d’électricité géré par Enedis. C’est dire s’il y a encore du chemin à parcourir.

Installer un panneau solaire, comment ça marche ?

Pourtant, le principe est simple. Très concrètement, il s’agit d’utiliser la chaleur du soleil, par définition renouvelable et 100 % naturelle, pour la transformer en électricité. L’installation est obligatoirement raccordée au réseau national d’électricité et un compteur, de type Linky, permet de mesurer la production injectée dans le réseau (l’énergie solaire récupérée via les panneaux) et la consommation soutirée au réseau (ce que l’on consomme comme électricité chez soi).

Si ce que vous produisez est égal à ce que vous consommez, alors l’autoconsommation est atteinte. Si c’est supérieur, vous pouvez même gagner de l’argent en revendant votre électricité ! Toutefois, très peu de foyers sont 100 % autonomes. Et ce pour une bonne raison : par définition, l’électricité utilisée le soir, la nuit et tôt le matin, avant le lever du soleil, ne peut pas provenir des panneaux solaires.

Il est dans la plupart des cas possible de couvrir de 50 % à 80 % de ses besoins. De quoi, déjà, largement alléger sa facture. Et ces ratios sont amenés à s’améliorer encore dans l’avenir puisque la technologie évolue rapidement comme le prouve, par exemple, le développement d’une autoconsommation solaire avec batterie : ces installations nouvelles permettent de stocker une partie de l’énergie accumulée la journée et, donc, de l’utiliser même quand le soleil ne permet plus de produire de l’électricité. À date, un peu plus de 10 000 foyers seraient déjà équipés.

Une dizaine d’années pour rentabiliser l’investissement des panneaux solaires

Avec un peu de chance vous pourrez, grâce à vos panneaux solaires, gagner de l’argent, en revendant votre production non-utilisée. Les tarifs d’achat sont fixés par arrêté et évoluent chaque trimestre. À la clé, il y a de substantielles économies à réaliser. Bien sûr, le retour sur investissement dépend du nombre de panneaux solaires installés et à quel coût, de même que des frais d’entretien et de l’évolution du prix de l’électricité, mais on estime généralement qu’il faut une dizaine d’années, entre 8 et 13 ans pour rentrer dans ses frais.

Pour donner un ordre d’idée, le prix des panneaux solaires a été divisé par dix durant la dernière décennie et il faut désormais compter entre 6 000 et 10 000 euros pour s’équiper. Cela dépendra du matériel choisi (quel type de panneaux solaires et quelle puissance développée), comme des particularités du chantier (quel niveau d’ingénierie nécessaire pour procéder aux installations). Et, comme toujours quand il s’agit de procéder à des travaux importants, il est recommandé de recueillir plusieurs avis et d’obtenir plusieurs devis, au moins trois, afin de pouvoir se décider en toute connaissance de cause.

Ne pas hésiter à se faire accompagner par France Rénov’ pour vos projets solaires

Le professionnel contacté doit être capable de vous expliquer clairement la production estimée, de même que la puissance d’installation la plus appropriée à votre situation. Le mieux est encore de se faire accompagner par des professionnels reconnus comme Voltalia notamment. C’est d’autant plus préconisé que les installations permettant l’autoconsommation sont éligibles à des primes à l’investissement, en fonction de critères liés notamment à la puissance d’installation et aux modèles de panneaux solaires choisis.

Car il existe plusieurs types de panneaux solaires : photovoltaïques, thermiques ou hybrides. Le panneau photovoltaïque utilise la lumière solaire pour produire de l’électricité, le thermique permet de fournir de la chaleur et l’hybride, comme son nom l’indique, réalise les deux.

Panneaux monocristallins ou polycristallins : quel panneau solaire choisir pour l'autoconsommation ?

Enfin, il existe des panneaux polycristallins et monocristallins. Les cellules photovoltaïques de ces derniers sont issues d’un seul cristal de silicium, ce qui donne un aspect parfaitement homogène et une couleur noire, quand celles des panneaux polycristallins sont faites de plusieurs cristaux de silicium, de tailles diverses, ce qui donne une couleur d’ensemble moins homogène, tirant généralement vers le bleu.

Au-delà de l’aspect visuel, la différence tient aussi aux rendements de conversion et si les usages privilégient désormais de plus en plus les panneaux monocristallins, rien ne remplacera les conseils d’un professionnel pour vous conseiller au mieux. Il en va de même pour le choix de la puissance des panneaux. À titre d’information, les installations les plus courantes font de 1,5 à 3 kW, ce qui représente environ 15 à 30 m² de panneaux. Pour tout comprendre sur la question, le site Photovoltaïque.info a réalisé un webinaire très complet.

L’entretien des panneaux solaires est important

Enfin, il faut aussi savoir que si les panneaux solaires ont une durée de vie de l’ordre de 25 à 30 ans, il faut toutefois prévoir des entretiens réguliers, ne serait-ce que pour les nettoyer. Il s’agira alors d’une maintenance préventive qui permettra de rallonger la durée de vie des panneaux et évitera toute panne préjudiciable.

À ce propos, et dans un souci de veille sur le bon fonctionnement des panneaux, il est recommandé de suivre régulièrement sa production pour être capable de repérer rapidement la moindre anomalie. L’idéal est de faire procéder à un entretien technique tous les deux ans en moyenne, pour une somme qui oscillera généralement entre 100 et 150 euros hors taxes.

Dans tous les cas, installer des panneaux solaires sur son toit est clairement une solution à envisager. C’est bon pour la planète. C’est bon pour réaliser des économies. Et, cerise sur le gâteau, cela permet de valoriser son logement. N’attendez plus et estimez dès maintenant le prix de votre projet solaire !