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Mango & Salt : le « déclic » qui a poussé la blogueuse à se remettre en question

12 avril 2022 - Julie Hervault - Temps de lecture : 3 min

Plenitude, Énergie, Électricité, Mango et Salt-le déclic qui a poussé Victoria Arias à se remettre en question

Créatrice du blog lifestyle "Mango & Salt", Victoria Arias y conte sa quête d’une vie 100% naturelle, plus responsable et vertueuse en matière écologique. Elle raconte son cheminement, ses choix, et ses inspirations. Interview.

Pouvez-vous vous présenter, votre parcours, et votre blog ?

Victoria Arias : J’ai 33 ans, je suis originaire de la région parisienne, mais je suis installée à Amsterdam depuis 2015 après cinq années à Barcelone. Je suis la fondatrice de Mango & Salt, un blog lifestyle créé en 2010 sur lequel je partage mon style de vie éco-conscient et responsable, et du compte Instagram mangoandsalt associé. J’ai également écrit un livre, Green Life, publié en 2017 aux éditions Larousse, et suis contributrice pour différentes publications à la sensibilité verte, comme la revue de jardinage Veìr Magazine.

La création de contenu est devenue mon activité principale à partir de 2015 : je suis spécialisée dans la mise en avant de marques et projets aux valeurs éthiques fortes, avec de vrais engagements éco-responsables, dans la plupart des domaines de consommation : mode, cuisine, beauté et soins, maison, bien-être…

Y a-t-il eu un « déclic » écolo dans votre vie ? Ou est-ce un cheminement progressif ?

Victoria Arias : Le respect de la nature m’a été inculqué dès mon plus jeune âge : j’ai grandi dans une famille sensible à la faune et la flore, aux problématiques de santé et de pollution. Ma mère étant chercheur en biologie, elle a pris conscience assez tôt de l’importance de se nourrir de façon aussi naturelle et écologique que possible. Il n’est donc pas étonnant que l’alimentation ait été ma porte d’entrée vers une remise en question complète ! Alors que j’étais encore étudiante, j’ai réalisé combien la nourriture transformée, hautement carnivore et sans saisonnalité que je consommais régulièrement était un désastre autant pour ma santé que pour l’environnement. Je me suis beaucoup renseignée sur les dessous de l’industrie agro-alimentaire, sur l’impact écologique des produits animaux, et j’ai révolutionné mon assiette en adoptant une alimentation plus végétale, plus locale et ancrée dans les saisons.

Une différence de vision qui a impacté votre comportement ?

Victoria Arias : À partir de là, mon regard en tant que consommatrice a changé : je n’étais plus une acheteuse passive ou automatique. J’ai pris l’habitude de lire les étiquettes, de me renseigner sur l’origine et l’impact des produits que j’achetais, et progressivement, cet état d’esprit s’est diffusé dans tous les autres domaines : cosmétiques, puis mode, entretien de la maison, voyage… Le tout m’a pris au moins 7-8 ans, le temps que je prenne conscience de chaque problème, et assimile petit à petit mes nouvelles habitudes. Je suis d’ailleurs toujours en chemin !

Vous partagez vos conseils éco-responsables : quels sont ceux qui selon vous sont à la portée de tous ? Quels conseils donner pour commencer ?

Victoria Arias : Je crois qu’il est tout à fait possible de faire une différence sans pour autant bouleverser son style de vie. Beaucoup de gestes engagés pour l’environnement sont accessibles à tous ; je dirais même que certains des gestes les plus faciles sont aussi ceux qui ont le plus fort impact ! On pointe souvent du doigt le problème de la voiture, mais tout le monde n’a pas d’alternative satisfaisante dans ce domaine. Je citerais plutôt : Faire des efforts sur son alimentation en réduisant autant que possible sa consommation de viande, mais aussi en faisant plus attention aux provenances et à la saisonnalité des produits frais. Limiter l’impact de sa consommation d’énergie en évitant bien sûr tout gaspillage inutile, et en passant à un fournisseur vert : c’est une démarche très simple qui ne prend en général que quelques minutes, car l’entreprise s’occupe de tout ! Suivre la règle des quatre R, pour résister aux sirènes de la surconsommation: refuser, réduire, réutiliser, et recycler. Je suis une grande partisane de la seconde main, de la réparation et de la réutilisation d’objets qui existent déjà. En évitant d’acheter trop de choses neuves (surtout si on n’en a vraiment pas besoin), et en étirant autant que possible la durée de vie des choses qu’on a déjà, on fait déjà beaucoup.

Vous avez habité dans différentes villes en Europe : ces voyages vous ont-ils influencé ?

Victoria Arias : Absolument, en particulier Amsterdam ! La façon dont on vit ici a quelque chose de plus ancré, plus proche de la nature : la ville foisonne d’espaces verts, la plupart des appartements ont des balcons, terrasses ou jardins, on se déplace à vélo, on a plus de temps pour la vie de famille, on cultive beaucoup de plantes… Peut-être pour cette raison, sans être parfaits (il y a notamment des progrès à faire du côté du zéro déchet, et de l’agriculture intensive !), les Néerlandais ont une conscience écologique certaine, et les options éco-responsables ne manquent pas pour la vie de tous les jours: petites marques engagées, généralisation des options végétariennes, transports publics et partagés performants…

Alimentation, habillement, voyages... quels sont les domaines où l’on devrait faire plus selon vous ?

Victoria Arias : À l’échelle individuelle, je crois qu’une responsabilité importante repose sur les personnes ayant les capacités de faire des choix de consommation plus éclairés, parce qu’elles en ont les moyens financiers, culturels, etc. De nettes améliorations sont nécessaires par exemple dans le domaine des voyages : se déplacer en avion plusieurs fois par an devient à mon sens irresponsable au vu de l’urgence climatique avérée, et de l’empreinte écologique des transports aériens. La surconsommation dans la mode et la beauté, également, encore constamment promue par les médias, n’a plus aucun sens lorsque l’on connaît l’impact écologique de la fast fashion, ou encore les quantités ahurissantes de déchets que ces industries génèrent. À l’échelle collective, nous avons aussi encore beaucoup à faire pour exiger à nos politiques des engagements courageux en faveur d’un développement durable. Nos voix comptent, utilisons-les !

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