Abandonner sa voiture pour le vélo électrique ? Cet entrepreneur y croit !
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30 mai 2021
- Pierre Manches - Temps de lecture : 3 min
Fondateur d'Elwing, Quentin Sartorius propose un vélo électrique pas tout à fait comme les autres, et un skate... unique en son genre. Interview de ce jeune entrepreneur qui s’attaque à la congestion urbaine en misant sur « la liberté » qu’offre le vélo.
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots, et nous dire comment vos valeurs personnelles vous ont menées à créer Elwing ?
Quentin Sartorius : Je suis originaire de Lille, je suis le deuxième d’une fratrie de cinq garçons et je suis un passionné de sports de glisse et de plein air. Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs. Pour moi, entreprendre, c’est la liberté. Bref, tout ce « bagage » fait de moi quelqu’un de très sensible au fait de pouvoir se sentir libre de se déplacer. Il y a quelques années, alors que je travaillais à Shanghai, j’ai pu mesurer le retard que nous avions en France en matière de mobilité et fait le parallèle avec les sports de glisse, où mis à part durant les compétitions, la seule règle est la liberté de mouvement. De retour en France, j’ai voulu trouver une façon de donner les moyens de s’affranchir des contraintes de la mobilité dans ses transports du quotidien. Et c’est comme ça que j’en suis venu à créer Elwing.
Permettre à chacun de prendre du plaisir à se déplacer au quotidien
Comment le vélo électrique peut-il, selon vous, s’insérer dans la transition écologique au quotidien des Français ?
Quentin Sartorius : L’un des prérequis de mon aventure entrepreneuriale était d’essayer de créer une activité qui a un impact positif sur l’environnement. C’était une condition, mais la raison d’être de notre aventure était plus large. Nous voulions permettre à chacun de prendre du plaisir à se déplacer au quotidien. Bien sûr, le vélo classique est la plus belle voie, c’est le moyen de transport le plus efficace et le plus sain qui permet de s’affranchir de la consommation au kilomètre. Mais le vélo électrique rend ce type de mobilité accessible à beaucoup de monde, sportifs ou non. Et cela permet de fortement élargir les cas d’usage du vélo : nos vélos électriques sont modulaires, très polyvalents et permettent de s’affranchir de la voiture en ville ou même de remplacer un petit véhicule utilitaire.
Qu’est-ce qui le différencie des autres vélos électriques ?
Quentin Sartorius : La singularité de notre vélo aujourd’hui – pour l’instant nous avons un seul modèle – c’est le caractère bi-place et adaptable à différentes situations. Nous l’avons voulu robuste pour pouvoir mettre de la charge dessus (un couple d’adultes, des courses...) tout en étant compact. Il n’est pas plus long qu’un vélo normal. Nous nous étions dit que ce vélo serait réussi si nos clients, des jeunes familles citadines par exemple, l’achètent pour remplacer leur deuxième voiture. Et c’est ce qui se passe ! On prend donc en compte le fait qu’il peut y avoir des enfants en bas âge mais pas forcément de garage par exemple.
Le skate électrique, outil de substitution à la trottinette
Qu’en est-il du skate électrique, votre autre produit ? C’est aussi un élément pouvant permettre de moins utiliser des modes de transports carbonés ?
Quentin Sartorius : La plupart de nos utilisateurs s’en servent pour leurs besoins du quotidien, parce que c’est un symbole de liberté. Le skate électrique répond à un besoin de sensation. D’un point de vue écologique, bien-sûr la marche ou le skate non électrique sont plus vertueux. Mais l’impact carbone est 4 fois plus faible dans sa construction qu’un vélo électrique et peut être un outil de substitution à la trottinette électrique par exemple. C’est le véhicule électrique le plus compact, donc nos utilisateurs aiment l’emporter lorsqu’ils prennent un train par exemple.
C’est important pour vous de montrer que le durable, l’écolo peut aussi être synonyme de « cool » ?
Quentin Sartorius : L’impact carbone c’est un critère important, mais nos clients utilisent nos produits avant tout parce qu’ils sont utiles. C’est en faisant de l’utile « écolo » qu’on réussira à les convertir. De notre côté, notre activité n’est pas neutre en émissions de CO2, alors on essaie de les réduire. On essaye d’utiliser un maximum d’emballages recyclés et sans peinture. On a par ailleurs quasiment supprimé l’acheminement par avion, et on s’efforce d’utiliser des composants les plus réparables possible, en nous appuyant sur des standards. Le montage des vélos est effectué en Europe, et progressivement on essaye de trouver des alternatives européennes à nos 250 composants.
Avez-vous d’autres engagements, petits gestes quotidiens que vous faites en faveur de la planète ?
Quentin Sartorius : Je vais bien sûr au travail à vélo ! Mais il y a deux choses sur lesquelles je fais attention : pour tous les trajets un peu longs je prends le train ou fais du covoiturage pour lutter contre l’autosolisme (pratique solitaire de la conduite d’un véhicule motorisé). Et deuxièmement, mon défi c’est de ne plus prendre l’avion. Je me rends prochainement à Lisbonne, et vais par exemple faire l’aller en bus. C'est moins pratique - 17h de route pour l’aller - mais c'est important de faire des efforts, même si on touche parfois les limites.
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