Des solutions de tri à la disposition de tous
Nos poubelles, c’est l’histoire d’un gigantesque gaspillage… Selon l’Ademe, chaque Français jette 280 kilos d’ordures ménagères tous les ans, qui sont ensuite enfouies ou incinérées. Or, dans le lot, figurent au moins 30 % de biodéchets qui, eux, pourraient être valorisés. Savez-vous quoi mettre au fond du composteur ? On entend par « biodéchets » tous les déchets organiques, qu’ils soient alimentaires (restes de repas, épluchures, peaux des fruits, croûtes de fromages, coquilles d’œufs, marc de café, etc.) ou végétaux (feuilles, résidus de la tonte des pelouses, etc.), en plus du papier journal, du carton ou des essuie-tout par exemple.
« Cela représente plus de 80 kilos de gaspillage alimentaire par habitant et par an », se désole Muriel Bruschet, référente nationale biodéchets à l’Ademe, qui poursuit : « Ce constat a poussé le gouvernement à agir avec, conformément au droit européen et à la loi anti-gaspillage de 2020, de nouvelles obligations entrées en vigueur depuis le 1er janvier 2024. Il s’agit de promouvoir des solutions pour organiser un tri à la source de ces biodéchets. »
Très concrètement, depuis cette date, les collectivités ont l’obligation de proposer à leurs administrés des solutions de compost. Ainsi, à Paris, par exemple, aux 200 points de collecte préexistants, essentiellement sur les marchés alimentaires de la capitale, vont progressivement s’ajouter 500 nouveaux bacs. La promesse est ainsi de faire en sorte que chaque Parisien se trouve à moins de trois minutes à pied d’un point de collecte.
En région, on s’organise bien sûr différemment. Du côté d’Agen, sur le territoire de l’agglomération, trois zones ont été identifiées, avec chacune son fonctionnement propre. Les habitants des centres des communes seront incités à venir déposer leurs biodéchets dans des bacs prévus à cet effet. Ceux des lotissements bénéficieront d’un ramassage au porte à porte. Et, enfin, ceux des zones rurales auront à disposition des composteurs en bois ou en plastique. On le voit, chacun s’organise comme il peut, et de la manière la plus efficace à ses yeux.
Comment faire du compost à la maison ?
L’idéal est, pour ceux qui le peuvent, de pouvoir installer une solution de compost chez soi, dans son jardin… voire dans sa maison ou son appartement. C’est parfait pour disposer d’un engrais 100 % naturel pour ses plantes ou son potager. Près d’un Français sur deux, déjà, déclarait en 2021 composter ses déchets alimentaires ou organiques. Gageons que, depuis, la proportion a encore grandi tant la solution est dans l’air du temps.
Bien sûr, il est beaucoup plus simple de faire son compost en plein air, mais des solutions existent aussi pour les consommateurs urbains. Comment faire du compost en appartement ? Certaines marques spécialisées proposent des silos composteurs de dimensions ultra-réduites (52 cm de haut, 24 cm de diamètre), pensés pour un foyer d’une à deux personnes. La marque Hozelock, de son côté, et pour s’en tenir à ces deux seuls exemples, présente quant à elle un bac de 16 litres, idéal pour une cuisine et garanti étanche à l’air, sans odeur et qui n’attire pas les insectes.
Quelles sont les étapes de la fabrication du compost ?
Le compost résulte d’un processus de fermentation qui, pour fonctionner, a besoin d’oxygène et d’eau, les deux facteurs essentiels à tout type de vie. Car c’est bien de vie dont il s’agit. Dès que les biodéchets sont placés dans les bacs, des bactéries et des champignons se développent. Ce sont eux qui, progressivement, se chargent d’éliminer les sucres et les protéines encore présents. Leur activité produit de la chaleur qui, à son tour, permet d’enclencher le mouvement de fermentation. Il existe également des solutions avec des lombrics, ce que la nature a encore trouvé de mieux pour finaliser un bon compost. Êtes-vous prêts à en accueillir dans votre appartement ?
Dans tous les cas, pour que tout se déroule au mieux, il faut faire circuler l’air et l’humidité. D’où l’importance du brassage en matière de compost. Dans son jardin, il suffit de le retourner à l’aide d’une fourche ou d’une pelle par exemple. Il est recommandé de le faire toutes les quatre à six semaines. Dans sa cuisine, une simple cuillère de bois peut faire l’affaire, une à deux fois par semaine, quand les bacs vendus dans le commerce n’offrent pas la possibilité d’un brassage automatique.
La patience en étendard… mais toujours récompensée
Pour le reste, il faut savoir s’armer de patience car, pour être prêt, le compostage, en tas dans le jardin ou dans un bac dédié, demande de 6 mois à un an selon les conditions climatiques et les biodéchets présents. C’est plus rapide dans un composteur de cuisine, par définition plus petit : ici, il faudra compter environ quatre semaines.
La dernière grande question est celle de savoir quand son compost peut être utilisé. C’est simple : une agréable odeur de sous-bois est le meilleur indicateur. Le compost doit avoir un aspect homogène, une structure fine et une couleur brun foncé. Il est alors prêt pour fertiliser les sols ou la terre des plantes, en leur apportant les éléments nutritifs dont ils ont besoin.
Le compost est un excellent moyen d’entrer dans la transition énergétique et écologique. En effet, chacun peut, à son niveau entamer cette action simple à mettre en œuvre et ce, que l’on soit en milieu rural ou en milieu agricole. Optez pour le chauffe-eau électrique également peut être une bonne option lorsque l’on décide de limiter son impact environnemental.
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En savoir plus
L’Ademe, pour guider quiconque le souhaiterait dans ses premiers pas, met à disposition, gratuitement, un excellent tutoriel sur comment réussir son compost que nous vous invitons à consulter.
Comment faire du compost et pourquoi vous devriez vous y mettre ?
15 mars 2024 - Dina Hayan - Temps de lecture : 3 min
Depuis le 1er janvier 2024, les collectivités locales ont l’obligation de proposer à leurs concitoyens des solutions de tri à la source de leurs biodéchets. En un mot : elles doivent promouvoir le compostage. Mais alors, comment faire du compost à la maison ?