Emblématique, sale et polluée : ce que pensent les Français de la Seine
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01 juillet 2021
- Estelle Papillon - Temps de lecture : 4 min
Omniprésente autour de nous avec les cinq grands fleuves, les 430 000 kilomètres de rivières, les lacs et étangs, les mers et océans, l’eau cache encore de nombreux mystères pour les Français. C’est ce que révèle l’étude réalisée par l’Ifop à l’occasion de l’étape à Paris du jeune aventurier-nageur Arthur Germain qui descend la Seine à la nage, en autonomie et sans assistance en « 52 jours pour mieux comprendre comment protéger la nature ». Découvrez tous les enseignements de l’étude sur la perception des Français sur l’eau avec un focus sur la Seine, la nage et la sensibilité écologique.
Pourra t-on nager dans la Seine ?
Parti de Source-Seine début juin, Arthur Germain s’est lancé le défi de descendre les 784 kilomètres de la Seine à la nage, un défi sportif, humain, écologique et scientifique pour évaluer la qualité de l’eau du fleuve notamment. Mais quelle est la perception des Français vis-à-vis de la Seine ? Bien que symbole de la capitale pour 67 % d’entre eux, ils sont 70 % à en avoir une mauvaise image. En cause, les Français l’associent majoritairement à des qualificatifs négatifs : « sale, polluée, malodorante …». Un désamour prononcé et pas question pour les Français d’y tremper ne serait-ce qu’un orteil, ils ne sont que 12 % à vouloir s’y baigner ! Parmi les cinq grands fleuves français, c’est celui avec le plus faible pourcentage de réponses positives. En tête de classement, la Loire s’en tire sans les honneurs avec 27 % de Français qui disent vouloir s’y baigner.
« La Seine n’est pas si polluée et dangereuse qu’on le pense »
Certains se souviennent peut-être de la célèbre affirmation de Jacques Chirac sur la Seine qui promettait dès 1988 que « d’ici trois ans » il irait se baigner pour montrer « devant témoins que c’est un fleuve propre ». Une promesse non-tenue qui avait néanmoins marqué les esprits, plus d’un tiers des Français pensent toujours que l’ancien Maire de Paris avait piqué une tête. L’envie d’imiter Arthur Germain ne manque pas pour autant : plus de 4 français sur 10 considèrent qu’il serait « souhaitable » de permettre au plus grand nombre de se baigner dans la Seine (43 %), mais ils ne sont finalement plus que 32 % à estimer que cela soit « réaliste ». Immergé dans l’eau et dans son aventure Arthur Germain témoigne d’une toute autre réalité : « la Seine n’est pas si polluée et dangereuse qu’on le pense ». À trois ans des Jeux de Paris et de ses épreuves qui auront lieu en eau libre dans le fleuve, le sprint est bel et bien lancé pour le rendre plus propre, moins pollué et peut-être plus accessible à la baignade pour tous après les Jeux. Mais il faut surtout « changer les mentalités, bousculer les préjugés associés à la Seine » régit le jeune nageur.
La Seine, c’était mieux avant ?
Pas vraiment et plus de la moitié des Français l’ignorent (53 %). En réalité, le nombre d’espèces de poissons est en constante augmentation dans la Seine ces 20 dernières années et la pollution a tout de même diminué depuis une décennie. 32 espèces sont actuellement recensées dans le fleuve contre 15 en 1990 ! Et la Seine en va de son lot de méconnaissances à son sujet, 22 % des Français imaginent qu’elle n’est pas composée d’eau douce alors qu’elle naît du ruissellement de l’eau de pluie en Bourgogne dans le village de Source-Seine. Un besoin de faire connaître le fleuve et ses trésors, pour révéler le fleuve de sa source à l’estuaire au Havre car non, la Seine n’est pas uniquement parisienne ! Pour découvrir les fleuves dont la Seine, les Français ont leurs préférences : 87 % des Français l’associent à des activités ludiques telles que la promenade, les rencontres familiales et amicales (59 %) ou bien encore les loisirs (58 %). Pour Arthur Germain, découvrir le fleuve et ses paysages, que ce soit « en nageant, en dormant dans la forêt, en se baladant, en voyageant » c’est déjà « un pas vers la prise de conscience écologique ».
Peur des requins, peur du fond… ces peurs des Français dans l’eau
Les Français reconnaissent qu’ils leur arrivent d’éprouver diverses craintes lorsqu’ils se baignent et certaines semblent bien légitimes ! Trois quarts des Français redoutent de se baigner dans une eau polluée, c’est la première crainte (et de loin) associée à la baignade. Viennent ensuite la peur de ne pas voir le fond (50 %), de ne pas avoir pied (47 %) et de se noyer ou rencontrer des difficultés à regagner le bord (47 %) ce qui pourrait s’expliquer par le fait que 17 % des Français ne savent pas nager et que près d’un quart disent ne « pas bien » savoir nager. De façon plus étonnante la peur des poissons dans l’eau (25 %) ou bien même……d’une attaque de requins (25 %) sont également citées.
Et si c’était (aussi) une question de température ?
Les Français frileux ?
Les Français sont un quart à avouer qu’il n’est pas question de se mouiller en dessous de 24 degrés et la température de l’eau des fleuves français varie entre 5 et 27°C selon les saisons.
Hommes, femmes… qui se jettent à l’eau en premier ?
Les femmes semblent en général plus frileuses que les hommes, la baignade est ainsi acceptable à partir de 21,9 degrés en moyenne pour la gente féminine contre 20,2 degrés pour la gente masculine.
Alors à l’aune de la période estivale où veulent se baigner les Français ?
La mer Méditerranée a la préférence des Français pour se baigner (81% de réponses positives) devant l’Océan Atlantique (69 %), les lacs, étangs et autres plans d’eau naturels (66 %) et enfin la Manche qui arrive bonne dernière (38 %).
>> Cliquez ici pour accéder aux résultats complets de l’étude <<
Cette étude a été réalisée pour OVO Energy, désormais passé sous le nom d’Eni Gas & Power France.