Tiny house : la nouvelle tendance ?
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15 avril 2025
- Hugo Nunes - Temps de lecture : 3 min
Depuis quelques années, un nouveau mode d’habitat nomade suscite un certain intérêt : la tiny house. À mi-chemin entre la caravane et la maison traditionnelle, elle séduit par sa taille, son impact écologique faible et son coût accessible.
Mais concrètement, qu’est-ce qu’une tiny house ?
À travers cet article, nous décryptons en détail ce mode de vie alternatif qui repense notre rapport à l’espace et à la consommation.
Tiny house, késako ?
Définition
Une tiny house (ou “micro maison” en français) est une habitation avec une petite superficie, généralement comprise entre 10 et 30 m2, souvent montée sur une remorque pour être mobile, bien que certaines soient posées sur des fondations.
Origine du concept
Le concept des tiny houses provient de l’autre côté de l’Atlantique, des Etats-Unis !
Un mouvement nommé “Tiny House Movement” a émergé au début des années 2000, prônant un mode de vie minimaliste (se détacher de la surconsommation et vivre avec l’essentiel).
L’un des pionniers de ce mouvement n’est autre que Jay Shafer, fondateur de Tumbleweed Tiny House Company, qui a construit sa première tiny house en 1999. Il a par la suite popularisé ces dernières grâce à ses écrits et ses conférences.
De plus, la crise financière de 2008 a engendré une perte du logement pour de nombreuses personnes, laissant une réflexion concernant le coût et la taille des habitations.
Quelles sont les spécificités d’une tiny house ?
Taille, matériaux et aménagement
Les proportions d’une tiny house varient selon les pays et les constructeurs.
En France, leurs dimensions se situent autour de 7 mètres en longueur, 2,5 mètres en largeur, et 4 mètres en hauteur.
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Quelles dimensions pour qu’une tiny house soit tractable ?
Longueur (hors véhicule tracteur et timon) : 12 mètres max
Largeur : 2,55 mètres max
Hauteur : 4,30 mètres max
Poids avec un permis B (véhicule + remorque) : 3,5 tonnes max
La tiny house est généralement construite en bois, mais aussi avec des matériaux écoresponsables.
Au regard de ces dimensions, l’aménagement d’une tiny house est optimisé afin d’offrir un maximum de confort. Comme pour une habitation traditionnelle, on y retrouve les mêmes pièces : un salon, une cuisine, une chambre, une salle de bain et des toilettes !
Aujourd’hui, vous pouvez aussi l’équiper d’un chauffage et d’une plomberie.
Quelle est la réglementation pour une tiny house en France ?
Pour habiter dans une tiny house, il faut se référer au cadre législatif tout en prenant en considération les exceptions propres à certaines communes.
En 2014, une loi a été adoptée pour assouplir certaines règles d’urbanisme et faciliter l’accès au logement : la loi ALUR.
Sur un terrain vous appartenant : il est possible d’installer une tiny house à condition que le terrain soit classé comme constructible et que le projet soit conforme aux règles inscrites dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU).
Sur un terrain privé dont vous n’êtes pas propriétaire : vous pouvez stationner votre tiny house avec l’accord du propriétaire, mais cela est limité à trois mois maximum sans formalités administratives.
Au-delà de trois mois, il faut effectuer une déclaration préalable en mairie.
Si la tiny house ne dépasse pas 20 m2, cette déclaration est suffisante. Au-delà, un permis de construire sera nécessaire.
Pour circuler sur la route, la tiny house doit être immatriculée en préfecture, posséder une carte grise, être assurée comme un véhicule en plus de l’assurance habitation.
Existe-t-il des aides de l’État ?
Oui, certaines aides financières peuvent être mobilisées selon les caractéristiques de la tiny house et son usage.
- MaPrimeRénov’ : si la tiny house est considérée comme une résidence principale et qu’elle répond à certains critères de performance énergétique, vous pouvez bénéficier d’une aide pour l’installation de dispositifs comme un système de chauffage performant ou une isolation renforcée.
- Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) : sous certaines conditions, un éco-PTZ peut être accordé pour financer des travaux d’amélioration énergétique dans une tiny house fixe.
- Aides locales : certaines régions ou collectivités territoriales proposent des aides pour les habitats écologiques ou alternatifs. Il est donc recommandé de se renseigner en mairie ou auprès de l’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL).
Quel est le prix d’une tiny house en France ?
En France, le coût pour acquérir une tiny house varie selon trois options.
- Construire soi-même sa tiny house : à partir de 15 000 €, cette solution est la plus économique, mais elle s’adresse à des personnes ayant de bonnes compétences en bricolage et en construction.
- Acheter une tiny house neuve auprès d’un constructeur : les professionnels proposent différents niveaux de finition, allant de la structure nue à la version entièrement aménagée.
- Acheter une tiny house d’occasion : le marché de l’occasion, accessible via les plateformes spécialisées ou les annonces entre particuliers, permet de trouver des modèles à des prix souvent plus attractifs.
Les tarifs varient en fonction de plusieurs facteurs, notamment :
- le fabricant : les entreprises artisanales, qui produisent à petite échelle, pratiquent souvent des prix plus élevés en raison de la personnalisation et de la qualité des matériaux. Les constructeurs industriels peuvent proposer des tarifs plus compétitifs, avec moins d’options sur mesure.
- la localisation géographique : les prix peuvent fluctuer en fonction des régions. Par exemple, en Île-de-France ou dans certaines zones très demandées, les frais de livraison ou les coûts liés à la main-d’œuvre peuvent être plus élevés que dans des régions rurales ou moins urbanisées.
Voici deux gammes de prix selon le niveau de finition :
- une version hors d’eau / hors d’air, c’est à dire étanche mais non aménagée, dont le prix se situe entre 35 000 et 55 000 euros.
- une version clé en main, entièrement aménagée et prête à l’emploi, avec un prix qui se situe entre 50 000 et 100 000 euros.
Enfin, le coût total d’une tiny house dépend de plusieurs éléments :
- la superficie choisie,
- le degré de personnalisation (choix des matériaux, équipements, aménagement intérieur…),
- les solutions énergétiques intégrées et les frais de livraison.
Vivre en tiny house : les avantages et les inconvénients
Quels sont les avantages de la tiny house ?
La tiny house confère de nombreux avantages.
- Une liberté géographique : étant montée sur roue, on peut se déplacer et voyager facilement.
- Une construction écoresponsable : construite avec des matériaux durables et respectueux de l’environnement, elle génère une faible empreinte carbone.
- Un prix plus abordable : grâce à son format de micro habitation, la tiny house est plus accessible à l’achat par rapport à une maison traditionnelle.
- Une faible consommation d'énergie : avec une surface habitable réduite, son besoin énergétique est plus faible. De plus, la tiny house peut être équipée de panneaux solaires.
- Un logement secondaire : elle peut être installée dans un jardin et faire office de “maison d’hôte”.
Quels sont les inconvénients d’une tiny house ?
Malgré ses nombreux avantages, une tiny house présente quelques inconvénients.
- Un espace limité : avec un espace habitable réduit, il faut savoir faire des concessions et bien optimiser son aménagement en termes de rangement, de confort et d’intimité..
- L’accès à l’eau et l’électricité peut être limité : en fonction de son emplacement, l’accès à certaines ressources peut devenir un véritable défi.
- Une installation soumise à la réglementation: sa liberté de mobilité ne lui octroie pas le droit de pouvoir s’installer n’importe où. Il faut se fier au cadre législatif.
La tiny house incarne un nouveau mode de vie. Cette alternative à l’habitat traditionnel invite à repenser nos besoins pour au final ne conserver que l’essentiel.
Si elle séduit par sa mobilité, son accessibilité financière ou encore les économies d’énergie qu’elle procure, elle demande aussi une certaine adaptation.
Ce type d’habitat ne conviendra pas à tous, mais il répond à une aspiration croissante à vivre autrement, d’une manière plus libre et responsable.