L’écotourisme, une invitation à voyager autrement
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02 avril 2025
- Julie Thomas - Temps de lecture : 5 min
On aime tous voyager, c’est un plaisir universel, une soif d’exploration et de découvertes qui nous anime. Pourtant, à mesure que le tourisme de masse se développe, ses impacts négatifs sur l’environnement et les populations locales sont devenus de plus en plus visibles, avec la flambée des prix de l’immobilier ou la chute de petits commerces traditionnels. Plages envahies de déchets, villes saturées de visiteurs, cultures locales diluées dans l’industrie du voyage… Face à cette réalité, une alternative plus responsable s’impose peu à peu : l’écotourisme.
Qu'est-ce que le tourisme vert ?
Loin d’être une simple mode, l’écotourisme, aussi appelé tourisme vert, est avant tout un état d’esprit. Il repose sur une volonté sincère de découvrir le monde tout en le préservant, en minimisant son empreinte écologique et en favorisant les communautés locales. Ce type de voyage privilégie les expériences authentiques, immergeant les visiteurs dans la beauté brute de la nature et la richesse des cultures locales.
Que ce soit en arpentant les sentiers d’un parc national, en séjournant dans un écolodge ou en participant à un projet de conservation, les voyages écologiques se multiplient. Et cette approche séduit de plus en plus : selon une étude réalisée par Booking, en 2023, environ 87 % des voyageurs souhaitaient voyager de manière plus durable, et 68 % des voyageurs Français étaient plus enclins à choisir des options respectueuses de l’environnement.
Quel est l'objectif clé de l'écotourisme ?
Loin du tourisme express où l’on court d’une attraction à l’autre, l’écotourisme nous invite à ralentir, apprécier la nature et à renouer avec l’essence même du voyage. Son but ? Offrir une découverte du monde qui soit à la fois enrichissante et respectueuse, tant pour les voyageurs que pour les destinations qui les accueillent.
Cette approche repose sur quatre grands principes :
- préserver la biodiversité : éviter la surfréquentation des espaces naturels fragiles et favoriser leur protection.
- soutenir les communautés locales : consommer de manière responsable en privilégiant l’artisanat et l’économie locale.
- sensibiliser et éduquer : encourager une meilleure compréhension des écosystèmes et des cultures locales.
- promouvoir un tourisme respectueux : privilégier des hébergements écoresponsables (gîtes, hôtels écologiques, cabanes ou encore yourte), des moyens de transport à faible impact (train, voiture électrique) et des pratiques de voyage éthiques.
Alors écotourisme ou tourisme “classique” ?
Les limites du tourisme de masse
Si le tourisme classique a longtemps été un moteur économique important, représentant jusqu’à 3 % du PIB mondial en 2023, il a aussi montré des failles qui nuisent autant aux destinations qu’aux voyageurs eux-mêmes. Dans certaines villes, l'afflux excessif de touristes a entraîné une augmentation du coût de la vie pour les habitants, une détérioration des sites culturels et naturels, et une standardisation de l'offre touristique qui gomme l’authenticité des lieux visités.
En 2023, la France a enregistré 454 millions de nuitées dans les hébergements collectifs de tourisme. Nice, avec ses 5 millions de visiteurs, comptabilise 14 touristes par habitant. Bruges atteint même un ratio impressionnant de 69 visiteurs par habitant. Ces chiffres montrent l’ampleur du phénomène et la nécessité d’un meilleur équilibre entre tourisme et respect des territoires.
Voyager autrement, c’est possible !
Plutôt que de renoncer aux voyages, il s’agit d’apprendre à voyager différemment. L’écotourisme encourage une approche plus douce et plus immersive. Il ne s’agit pas seulement de voir un lieu, mais de le comprendre, de l’apprécier pleinement et d’interagir avec ceux qui y vivent. Prendre le temps, privilégier la qualité à la quantité, et chercher à laisser une empreinte positive sont les clés d’un voyage plus enrichissant pour soi et pour la planète. Et pour vous inspirer, voici quelques comptes instagram qui traite ce sujet : @fairmoove, @ethic-etapes, @huttopiaeurope ou encore @prairy_app.
Et ce mode de tourisme plaît puisqu’en France, la croissance du secteur oscille entre 10 et 20 % ces dernières années, preuve de son essor et de son attractivité.
L'écotourisme des bienfaits pour tous
Pour la planète
L’écotourisme joue un rôle clé dans la préservation de notre planète. Il permet de protéger des espaces naturels fragiles en limitant leur fréquentation, d’encourager les pratiques zéro déchet et de favoriser des infrastructures durables. Observer des animaux sauvages dans leur habitat naturel, utiliser des transports à faible impact carbone et soutenir des initiatives de reforestation sont autant de gestes qui contribuent à préserver notre biodiversité.
Pour les populations locales
Voyager de manière responsable, c’est aussi choisir un tourisme qui bénéficie directement aux habitants. Contrairement aux grandes chaînes hôtelières qui concentrent souvent leurs bénéfices au niveau international, sans toujours bénéficier directement aux acteurs locaux, l’écotourisme permet une redistribution plus équitable des revenus touristiques. En choisissant de loger dans des hébergements familiaux, des auberges de jeunesse, de manger dans des restaurants locaux et d’acheter des produits artisanaux, les voyageurs soutiennent directement l’économie locale.
De plus, l’écotourisme met en valeur les savoir-faire traditionnels et encourage la transmission des cultures locales. Dans certaines régions, le développement d’un tourisme respectueux a permis la préservation de pratiques artisanales menacées, comme la poterie, le tissage ou encore les techniques agricoles ancestrales.
Comment adopter un mode de voyage plus responsable ?
Choisir sa destination
Si toutes les destinations ne sont pas adaptées à un tourisme durable, certaines ont su développer des initiatives écotouristiques exemplaires. Le Costa Rica, Madagascar, la Norvège ou encore la France, avec ses parcs nationaux,ses réserves naturelles et ses villes vertes sont autant d’exemples de lieux qui allient nature préservée et pratiques responsables.
Mais qu’est ce qui les différencie ? Et comment les reconnaître ?
- Privilégier les destinations engagées dans la préservation de l’environnement, avec des labels comme "Green Destinations" ou "Clef Verte".
- Rechercher des lieux où le tourisme est bien régulé, pour éviter la surfréquentation qui dégrade les sites naturels et culturels. Comme au Népal, en Nouvelle-Zélande, en Namibie ou encore au Pérou où l’accès au Machu Picchu est limité en nombre.
- Vérifier la présence d’initiatives locales favorisant un tourisme éthique, comme des activités de sensibilisation ou des projets de conservation.
Les acteurs clés de l'écotourisme en France
L’écotourisme repose sur de nombreux acteurs engagés :
- ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) : ce label certifie les entreprises proposant un tourisme durable.
- Les écolodges, ces logements touristiques situés dans des zones naturelles, pensés dans leur construction et leur fonctionnement pour avoir le plus faible impact possible, et hébergements durables : Villages nature, hôtels verts et gîtes écologiques offrent des alternatives aux grandes infrastructures énergivores.
- Les parcs nationaux et réserves naturelles : ces espaces protégés jouent un rôle essentiel dans la préservation des écosystèmes et la sensibilisation des visiteurs.
Les activités et expériences à réserver
L’écotourisme se vit à travers des expériences enrichissantes offrant une immersion authentique tout en limitant l’impact négatif du tourisme, et ce avec plein de petits gestes écologiques pour réduire votre empreinte carbone.
- Randonnées et treks : explorer des sentiers balisés dans des espaces protégés, avec ou sans guide.
- Observation de la faune et de la flore : excursions ornithologiques, plongée responsable pour admirer les récifs coralliens que ce soit en Guadeloupe, à l’Ile Maurice ou bien dans à Hyers dans le Var. Le safari éthique, autrefois extrêmement nocif pour la faune et la flore, s’est réinventé, avec un des écolodges, des véhicules électriques, mais surtout en respectant les animaux et en contribuant financièrement à leur protection.
- Séjours en ferme écologique : découvrir l’agriculture biologique, participer aux récoltes et apprendre des techniques respectueuses de l’environnement. Que ce soit dans les oliveraies en Toscane, dans les vignes à Bordeaux, ou encore dans les plantations de café au Costa Rica vivait au coeur de la vie rurale en participant à des activités agricoles et en apprenant un savoir-faire.
- Tourisme participatif : rejoindre des projets locaux comme la reforestation, la protection des espèces menacées ou la restauration de sites naturels.
- Balades en kayak ou paddle : naviguer sur des eaux préservées, en respectant la faune et la flore.
- Ateliers culturels et artisanaux : initiation aux danses traditionnelles, fabrication de poteries, cuisine locale avec des habitants et plein d’autres.
Guide : comment pratiquer l'écotourisme ?
- Choisir sa destination avec soin : optez pour des lieux préservés, labellisés et engagés dans une démarche durable.
- Préparer son voyage de manière responsable : privilégiez les hébergements écoresponsables et les modes de transport à faible émission.
- Adopter les bons réflexes sur place : réduisez votre consommation d’eau et d’énergie, respectez la faune et la flore, et privilégiez les produits locaux.
- Continuer son engagement après le voyage : sensibilisez votre entourage, et soutenez les initiatives locales.
Voyager autrement, c’est possible et même essentiel. En adoptant une approche plus consciente, nous pouvons transformer nos aventures en expériences plus enrichissantes, à la fois pour nous-mêmes et pour la planète.
Et si vous aussi vous tentiez cette nouvelle façon de voyager ?