Les Français, de plus en plus attentifs à leur mode de consommation
Pour limiter le changement climatique, plus de la moitié des Français se disent prêts à changer leur mode de vie.
D’ailleurs, 82 % des Français affirment déjà avoir enclenché « un changement vertueux dans leurs habitudes de consommation. » Cela passe soit par consommer moins (47 %), soit par consommer différemment (35 %), en faisant attention, par exemple, à l’impact environnemental des produits que l’on achète.
Consommer moins, peut-être, mais surtout consommer mieux
Cette prise en considération du critère écologique dans ses achats est la clé du voûte de cette tendance nouvelle à vouloir « consommer autrement ». Plus qu’une tendance, c’est une nécessité, en réalité. Globalement, nous consommons trois fois plus aujourd’hui qu’il y a 60 ans et nous gardons nos objets de moins en moins longtemps, avec des impacts toujours plus lourds pour la planète, rappelle l’Ademe (Agence de la transition écologique). Laquelle conclut : « Il est urgent de consommer moins et mieux. »
Si consommer moins, par ces temps troublés de crise du pouvoir d’achat est en grande partie subi, consommer mieux, lui, ne doit pas être vu comme une contrainte, mais comme une opportunité. Ce sont là, en tout cas, les principes de l’économie circulaire, visant à passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus vertueux où, finalement, rien ne se perd. L’idée est alors, notamment, de louer, réparer ou encore emprunter ses objets, plutôt que de les acheter. Il s’agit, en clair, de privilégier l’usage à la possession.
Pourquoi et comment consommer responsable aujourd'hui ?
Pour se convaincre de l’urgence qu’il y a à consommer autrement, il suffit d’avoir cette statistique en tête : en moyenne, chacun d’entre nous avons, selon le type de logement où nous vivons, entre 73 appareils électriques dans nos appartements, et 118 dans les maisons. En tout, ces différents équipements représentent jusqu’à 25 % de l’empreinte carbone individuelle des Français.
C’est colossal et c’est d’autant plus dommageable que tous ne sont pas si utiles. L’appareil à fondue ou à raclette ? La perceuse, dont la durée moyenne d’utilisation ne dépasse pas les dix minutes ? Pourquoi s’en encombrer ? Pourquoi ne pas plutôt les emprunter, quand le besoin est là ? L’Ademe, pour encourager à développer ces alternatives à l’achat, a mis en ligne un annuaire des bonnes adresses pour mettre en contact les consommateurs entre eux.
Si vous achetez, faites des choix éclairés
Et si, malgré tout, vous préférez posséder tous ces objets, prenez en compte, alors, leur indice de réparabilité. Présenté sous la forme d’un pictogramme dédié, il met en lumière une note, sur 10, qui vient souligner la facilité avec laquelle le produit pourra être réparé, en cas de panne. À date, les lave-linge, lave-vaisselle, aspirateurs, nettoyeurs haute-pression, smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs et tondeuses à gazon sont déjà concernés par cet indicateur.
Fort de cette aide à l’achat, bannissez donc, autant que possible, les produits jetables et à usage unique. Regardez bien, aussi, les étiquettes énergie, apposées sur les appareils électroménagers : elles doivent vous guider vers l’achat des articles les moins énergivores. Les différents labels environnementaux donnent, eux aussi, de précieuses informations utiles, fiables et vérifiées, pour faire un choix éclairé.
En fin de vie de ces appareils, ne les jetez pas : évitez la poubelle et privilégiez le réemploi. La seconde vie est une tendance en vogue, et les plateformes d’achat et de revente entre particuliers sont nombreuses et bien connues. Enfin, si le produit est définitivement cassé, tournez-vous vers les déchetteries ou les offres de reprise que la plupart des enseignes, aujourd’hui, pratiquent. Dans tous les cas, triez bien et, pour vous y aider, l’Ademe publie un guide de lecture des (trop) multiples symboles liés aux possibilités de recyclage.
Quels sont les nouveaux modes de consommation des Français ?
Ce sont là autant d’habitudes nouvelles à prendre. Et le mouvement est en marche si l’on en croit différentes études récentes. Selon le panéliste NielsenIQ, qui scrute au quotidien la consommation des Français, 54 % des consommateurs déclarent consommer mieux et moins. Pour ceux-là, consommer de manière plus durable n’est plus une option, mais une tendance de fond. C’est vrai dans l’alimentaire avec, au-delà du bio, un attrait particulier marqué pour les produits sans pesticides (24,3 %), de plein air (17,6 %) ou encore sans conservateurs (13,8 %).
La consommation de viande, dont la production est une grande émettrice de gaz à effet de serre, diminue elle aussi, avec une baisse de presque 6 % en vingt ans en France. Et, pour s’en tenir à ce dernier exemple, l’intérêt du Nutri-score, lui, ne cesse de grandir : les consommateurs y portent une grande attention, au point de se détourner des produits trop mal notés. On le voit, la consommation change, et cela doit être pour le meilleur de tous. Pour l’avenir de la planète comme pour notre santé et notre bien-être.
Comment consommer autrement et durablement ?
19 février 2025 - Pierre Manches - Temps de lecture : 3 min